Dominique A


Le voici enfin, le titre à 1000 mains rédigé avec vous. Encore merci pour votre participation.
Bonne fin d'année à vous et bonne entrée dans la suivante.

Dominique



Paroles : Vivante (Tant de tunnels)

Dans la courbe d’un tunnel, elle s’est engouffrée
Elle court loin de son corps
Un désir est passé

Sous la montagne veillent des lunes bétonnées
Les issues étincellent
Elle fuit les heures vieilles, les horloges oxydées

Aspirée par le bal du monde éternel
Elle murmure doucement
« Ecoute je suis vivante »

Insensible au virage
Sourde à l’orage qui gronde
La fièvre en aiguillon
Maudissant en silence les marées, les ressacs et les escarpements


Les larmes d’un amour perdu glissent sur sa main
L’air vif ralentit les sens

Ce souffle qu’elle perçoit, ce n’est peut être rien
Et si c’était seulement les bruits de la forêt ?

Elle racole les ombres d’autrefois
La vois-tu l’ombre grise et l’enfant trop serré ?
Le satin de l’enfance se froisse
L’orchestre ne joue plus

Aucune oreille, aucun écho, aucun refuge
Souvenir d’être deux
La vie passe en soufflant doucement
Toutes les fins ont une histoire


Elle navigue éphémère sur un filin d’acier
Un visage s’efface
Le désir est passé d’être deux

Les peines inutiles
Remontent les fleuves
Tout est allé si vite
Des mots sont à la forge, inventant le passé

Solide ville sonore
Dans la brutalité d’un soleil d’été
Visages flottant au-dessus de corps grêles
Elle se terre et se tait et le ciment décèle qu’elle ne sait où aller

Un chemin s’improvise
De troncs fêlés en branches saillantes
Comme un arbre au milieu de la mer
Urgence de la nuit qui monte
Autant vaciller encore un peu
Sa peau est ruisselante
Mais ce n’est pas la pluie

Caresse des heures distendues
Tant d’éblouissements, tant de tunnels
Tant de fuites en avant
Passée par tant de paysages
Elle sait se faire à tout
Cible la nouvelle donne, éperonne et cavale
Sous les rampes en feu


Elle murmure doucement :
« Je m’entends devenir silence
Je suis un hameau
Je n’ai jamais su te suivre
Bientôt on changera les hommes
Les mains seront calleuses
Les épaules plus larges
Frondeuses de rouvrir la terre aux sillons sans destin
Des destins de moisson
Y seront laissées les pierres
Déboutées et nues
On se retournera
La nuque aura gardé la mémoire du bras
Qui y passait, un frémissement »